Bistro Noir (la pochette qu'est pas marron)

Night, Black, Dark et compagnie, autant de termes qui me semblent convenir aux tabacs forts en latakia.
C'est bête, en général les tabacs affublés de tels noms sont des aromatiques bourrés de Black Cavendish, ou des trucs qui sentent le bitume (Samuel Gawith Black XX, oui, c'est à toi que je pense).

Le Bistro Noir pourrait éventuellement se situer dans cette dernière catégorie... mais en fait non. Dans aucune d'ailleurs. Franchement, je ne sais pas bien comment classer ce tabac (en fait j'ai ma petite idée, mais il faut se coltiner tout le texte pour la saisir : vieille ruse de prof pour forcer les geignards à travailler leur ardeur).

J'aime bien le Bistro pas noir. C'est un bon tabac pas cher, qui me permet de culotter mes pipes avec une bonne odeur, et sans me farcir un gris pour cette tâche (que j'adore pour d'obscures raisons proustiennes, mais que je préfère dans les maïs). J'ai même pu dire que j'en ferais bien mon "all day smoke", ce qui serait le cas probablement si je fumais régulièrement - mais comme c'est loin d'être le cas du coup non, en fait, mais je m'égare.

Donc, malgré les avis plus que réservés de Stout sur ce tabac, qui m'a gratifié de la pochette servant pour ce test, j'ai a priori une bonne opinion.

Je dois dire que ma bonne opinion s'est quand même pris un coup de pied dans les gencives quand j'ai humé le truc. Y'a une odeur. C'est probablement un aro. Et pourtant, un pourcentage moindre d'agents de texture et de saveur que pour le Bistro pas noir. Je m'interroge. Il y a un arôme dans ce tabac qui m'est inconnu s'il est naturel.

Alors pour commencer cette revue, je vais passer rapidement sur tous les gnagnas classiques : bourrage facile, humidité nickel, hygro-trucmuche parfaite, fumée belle et onctueuse, belle robe, jolies jambes, il a de la cuisse, etc. Bien conçu quoi, de la Qualität très allemande. D'ailleurs c'est marqué Pöschl sur la pochette, voyez que je dis pas que des conneries.

S'il est en revanche un domaine pour lequel les Allemands (et pourtant ils ont Bach, mystère des mystères) sont nuls à déféquer, c'est le bon goût. Comme les Anglais d'ailleurs. Et comme à peu près partout dans le monde à part en France, du point de vue du Français. Et encore, en France aussi tout se perd. Mais encore une fois, je m'égare ; la question est : ce tabac est-il bon ?

Pour répondre à cette question il est nécessaire de laisser tomber la précédente (qui, pour mémoire, était : est-ce un aro oui ou merde ?) pour essayer de déceler les arômes qui se dégagent de la combustion du Bistro Noir dans une pipe.

Je ne vous cache pas que j'ai du le fumer dans pas mal de pipes, puisque ce tabac est si faible en termes de marquage que j'avais l'impression à chaque fois de fumer le tabac qui l'avait précédé dans la pipe. Au bout d'un moment on peut parvenir à le goûter vraiment, toutefois.

Z'inquiétez pas, ça va être rapide.

C'est donc : une sorte de gris très très faiblard, avec une fragrance d'amande douce (de synthèse) en plus. Le fond global de ce tabac a plutôt un goût de papier qui brûle.
Il n'y a aucune évolution au cours du fumage.

A moi, ça m'évoque le chocolat ordinaire dans 1984 :

Orwell a écrit:Puis, comme si de toucher sa ceinture lui avait rappelé quelque chose, elle fouilla la poche de sa blouse et en tira une petite tablette de chocolat. Elle la cassa en deux et en donna une part à Winston. Avant même qu’il l’eût prise, le parfum lui avait indiqué qu’il ne s’agissait pas de chocolat ordinaire. Celui-ci était sombre et brillant, enveloppé de papier d’étain. Le chocolat était normalement une substance friable d’un brun terne qui avait, autant qu’on pouvait le décrire, le goût de la fumée d’un feu de détritus.

Bon, ça peut probablement intéresser quelqu'un qui cherche un gris très doux avec un petit topping : c'est vrai qu'il n'y en a pas d'équivalent sur le marché. J'imagine qu'il y aura des amateurs. Sinon, pour moi ça reste un tabac bon pour les blends et les culottes.

Maousse costaud notre Evariste,sait pas comment il fait,mais il le fait bien.Je viens d'observer mon palais,ma gorge,ma langue,je ne trouve rien d'anormal,faut que je vois un spécialiste afin qu'il me révèle pourquoi je ne peux pas en faire autant.
C'est frustrant..............

Je l'ai vu pour la première fois il y a quelques jours dans un bureau de tabac à côté du boulot... et j'ai pas franchi le pas.
Merci pour la description sympa à lire, mais a priori je ne tenterai pas.
A rapprocher du 1637 peut être d'après ce que tu en dis? Perso j'aime bien ce dernier mais il manque un peu de personnalité.

J'etais passé sur la revue de d'Evariste! Quel dommage, une petite merveille d'écriture mais qui ne me donne pas envie d'essayer ce tabac.
Bravo!

Je ne me lasse pas des reviews d'Évariste... Autant divertissant que "on the point" !

Merci d'avoir déterré ce fil, Vauen Largo

Tel le nécrophile moyen, je déterre ce fil de l'excellent Evariste, pour savoir si, depuis, quelques TBistes ont goûté à la chose en question. Et s'ils ont un avis (circonstancié ou pas) sur le sujet.

J'avoue n'avoir pas encore franchi le pas alors que, en tant qu'amateur de brun, j'aurais dû piquer au truc. D'où l'exhumation...

Impossible pour moi car introuvable dans mon coin... Dommage...

Désolé pour toi, Big Dan. En même temps, il semble que tu ne rates pas grand chose...

Burma a écrit:Désolé pour toi, Big Dan. En même temps, il semble que tu ne rates pas grand chose...

Selon notre ami Évariste, ce serait en effet le cas
Mais, à l'occasion, j'aime bien essayer de quoi de "différent" et ça me désole quand il ne m'est pas disponible...
Un peu comme vous d'ailleurs, par rapport au choix que j'ai de mon côté de la mare

- Et le 1637 ressemble aux clopes de contrebande de mon enfance
Belga ,Boules d'or ,  Richmond etc ( quoique meilleure que le Marl. et en paquet de 25 )

où te qu'est ce qu'on peut se le trouver (sur paris ou sa région) cesui là?

jbey a écrit:où te qu'est ce qu'on peut se le trouver (sur paris ou sa région) cesui là?

Le bistrot jamais vu....le 1637 trouvable sur Paname sinon demande à Stout ( il en est friand)

Merki Mister hilldunh