Un joli poème

Ce soir j'ai fait la connaissance d'un très joli poème dédié aux pipes, signé Corbière, et je ne résiste pas à vous le reproduire ici (j'espère que je ne me ferai pas taper sur les doigts par les modérateurs)



LA PIPE AU POETE


Je suis la Pipe d’un poète,
Sa nourrice, et : j’endors sa Bête.

Quand ses chimères éborgnées
Viennent se heurter à son front,
Je fume… Et lui, dans son plafond,
Ne peut plus voir les araignées.

… Je lui fais un ciel, des nuages,
La mer, le désert, des mirages ;
– Il laisse errer là son œil mort…

Et, quand lourde devient la nue,
Il croit voir une ombre connue,
– Et je sens mon tuyau qu’il mord…

– Un autre tourbillon délie
Son âme, son carcan, sa vie !
… Et je me sens m’éteindre. – Il dort –

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

– Dors encor : la Bête est calmée,
File ton rêve jusqu’au bout…
Mon Pauvre !… la fumée est tout.
– S’il est vrai que tout est fumée…

Très joli poème.

Surtout de la part d'un gars qui faisait le guignol chez dorothée y a pas si si si longtemps que cela. Rappelez-vous : Sans ma baaarbe, quel-leu baaaarbe

Alala Fred, quel guignol tu fais !

désolé. Je ne sais jamais me retenir de faire l'andouille...

Mais vraiment le poème est tres beau.

Je suis content que tu apprécies. J'aime particulièrement l'image de la pipe comme étant au poète ce que le lait maternel est au nourisson. Personnellement j'adore écrire en fumant, c'est peut-être aussi pour ça que ça me touche...