C&D Epiphany

Notre ami du Vermont m'avait glissé un copieux échantillon de ce mélange lors d'une précédente 'correspondance'. A la lecture du nom, j'avais alors décidé d'attendre le début de l'année pour l'essayer.

Ce mélange commercialisé par Cornell & Diehl s'auto décrit ainsi: "We have a delightful new light English blend called Epiphany. Epiphany
is reminiscent of the original Revelation blend that was said to be the
favorite of a certain reknowned thinker named Einstein. Epiphany is
another classic Tarler/Runowski blend of Va, Burleys, Latakia and
Perique in perfect balance and harmony."... Beaucoup de texte pour peu d'information réelle. Et hormi les mots Einstein, Va, Burleys, Latakia et Perique, le reste c'est du chinois. Ne connaissant pas le mélange 'Revelation', la référence à celui-ci ne m'indique rien. D'autre part, je ne cerne pas vraiment le concept de 'light english'.

Le mélange est assez coloré, et l'on trouve des brins de toutes les couleurs. A l'odeur une chose m'intrique: Il y a des relents d'odeur de fruits (pêche, abricots ??). Cela me parait plutôt aromatisé... étonnant pour un mélange anglais !

Au fumage l'impression générale est plutôt mitigée. La saveur est un mélange de douceur du burley, avec le sucré du VA. La latakia est peu perceptible, quant au périque, la seule trace que j'en trouve, c'est celle sur la description. Le tout est plutôt doux, les saveurs ne sont pas très exhaltées. La petite note de fruit reniflée se retrouve dans le fumage. Reflexion faite je me demande si cette note fruitée ne proviendrait pas du Périque...

Globalement ce n'est pas mauvais....mais ce n'est pas transcendant non plus. Il n'y a rien de vraiment exceptionnel, ou en tous cas rien pour retenir mon attention ici.

pour ce qui est de la note fruitée, c'est la première chose qui m'ait frappé dans les blends sur base Va-Per :
une odeur de fruits un peu bizarre, comme dans un cake aux fruits confits , ou des fruits trop murs...

Moi j'l'aime bien, il a un petit côté cacao, une amertume intéressante.
Je lui trouve un goût boisé, qui me fait penser à celui de la bruyère ! Et ça n'est pas la faute de mes pipes, je l'ai fumé dans une écume et dans une pipe avec un gros culot.

La fumée est grassouillette, il se fume gentiment et se consume même un peu trop bien. "Quoi ? C'est déjà fini ?"

Je crois que je commence à aimer les anglais un peu amers...


Deux gros défauts :
- Il m'a attaqué la langue au début, le salaud ! Et puis c'est parti au bout d'une minute, mais j'ai eu peur.
- Il sent un peu l'artificiel quand même, ils ont eu la main lourde sur les conservateurs (on dirait que c'est fréquent chez C&D, notamment dans leurs versions en vrac - oui, j'en ai un échantillon qui vient d'un paquet en vrac).

J'en ai 1 boîte de 8 oz et 2 de 2 oz qui attendent gentiment dans ma cave. Je n'ai goûté que le Painter Hill de 4Noggins qui se veut un équivalent du fameux (?) Revelation.

Moi ce qui m'a échaudé au début, ce fut l'arôme qui est le plus bizarre qu'il m'ait été donné de sentir dans un tabac (l'artificiel auquel Évariste fait référence). À un point tel que j'ai longuement débattu la question de savoir si je voulais seulement le fumer...Puisque c'était un échantillon qui m'avait été offert par 4 Noggins, j'ai dit pourquoi pas.

Eh bien, j'ai été bien content de l'essayer, il m'a vraiment beaucoup plus et l'artificiel ne s'est pas négativement insinué dans le goût au fumage. Comme Évariste le mentionne, cette note amère est, en fait, très plaisante. Elle provient probablement des Burleys.

Si l'Epiphany de C & D est aussi semblable que le Painter Hill, il me promet d,excellents moements de fumage avec un latakia différent.