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Une histoire du tabac. Musée de la pipe et du tabac de Harelbeke

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Une histoire du tabac.  Musée de la pipe et du tabac de Harelbeke Empty Une histoire du tabac. Musée de la pipe et du tabac de Harelbeke

Message par Invité Lun 12 Nov - 19:11

(Article trouvé par Gonzague):

Rédaction : Roger Cauwe , président de la « Roede van Harelbeke »
Traduction : Martin Demedts

"L’histoire du tabac.
De nos jours, le tabac est cultivé dans tous les continents et il est consommé dans tous les pays. Fumer est devenu une habitude quotidienne, on ne peut s’imaginer qu’il y a cinq siècles à peine, avant la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb en 1492, fumer ou chiquer du tabac était complètement inconnu dans nos régions.
Avant la découverte des Amériques, les prêtres grecs, romains et gaulois fumaient dans les grandes occasions, des traces archéologiques en témoignent. Le feu des herbes aromatiques ou stupéfiantes permettait le contact entre l’homme et le sacré. Les druides fumaient du cannabis lors de l’immolation d’êtres humains. Les Egyptiens couraient le monde à la recherche d’encens et de parfums. Les Arabes en faisaient un commerce animé. Faute de stimulants exotiques précieux, certains peu¬ples utilisaient des matériaux ordinaires comme des graines de chanvre afin d’allumer une fumée épaisse qu’ils aspiraient avidement jusqu’à l’étourdissement.
Deux hommes de l’expédition de Christophe Colomb (1492) remarquèrent que des indigènes sur l’île de Guanaha (Bahamas) tenaient une sorte de rouleau brûlant de feuilles dans la bouche et en aspiraient la fumée. Ils appelaient ce rouleau ‘tabacos’. Les explorateurs n’y prêtèrent pas attention, considérant que c’était une coutume païenne en vogue chez ces peuples.
Sur l’ordre du pape, quelques moines accompagnèrent Christophe Colomb lors de son second voyage pour répandre l’Evangile auprès des peuples païens. L’un d’entre eux, Ramon Pane, s’intéressant aux coutumes locales, observa la consommation des feuilles de tabac séchées chez les indigènes. Ce moine nota que les chefs de tribus et les guérisseurs fumaient des pipes en forme de fourche à deux dents, qu’ils tenaient dans les narines. Ils aspiraient la fumée et s’enivraient. Le commun des mortels se contentait de tabac en poudre ou chiquait et fumait des feuilles de tabac. La sève des feuilles s’employait aussi pour guérir nombre de maladies.
L’exploration du Nouveau Monde confirma la thèse que la consommation de tabac était une coutume séculaire. Certains peuples séchaient et liaient les feuilles avant de les introduire dans la bouche. La fumée était aspirée avidement et soufflée par le nez. Les Aztèques (au Mexique) auraient cultivé et fumé le tabac bien avant notre ère. Chez ces peuples primitifs, fumer était une activité rituelle très importante. La plante de tabac était sacrée parce que la consommation permettrait de plaire aux dieux. Les indigènes considérèrent Christophe Colomb comme un dieu et lui offrirent des feuilles de tabac.
Au début, l’habitude de fumer se limitait aux villes portuaires et aux classes sociales inférieures. La consommation de tabac, jugée méprisable, n’était pas populaire dans les milieux aisés, sauf si le tabac était administré comme médicament.
Les explorateurs auraient rapporté la première semence de tabac en Europe en 1499, à partir de 1519 des cargaisons importantes de pieds de tabac furent importées du Nouveau Monde. Au début, les premiers tabacs en Europe étaient utilisés comme plante d’ornement ou comme médicament universel. Beaucoup de médecins et de botanistes célèbres de l’époque vantèrent l’effet curatif du tabac et l’usage du tabac se propagea partout en Europe. Les feuilles de tabac moulues guériraient la migraine, les mains tremblantes, les jambes enflées, les maladies du foie et toutes sortes d’affections. La sève de pieds de tabac cuits était également un médicament réputé. Le cancer du poumon était complètement inconnu à cette époque.
Jean Nicot – le nom est à l’origine du mot nicotine tristement célèbre – fut nommé ambassadeur de France au Portugal en 1559. Il apprit l’effet curatif de la nouvelle plante. Il envoya à la reine mère française Catherine de Medicis de la poudre qu’elle devait priser afin de soulager ses migraines et ses rhumes de cerveau. Le traitement eut du succès. La reine s’habitua à la poudre et elle lança la mode de priser du tabac à la cour. Cette mode se répandit partout. Jean Nicot débarqua la semence de tabac, les premières cultures européennes se développèrent bientôt.
En 1554, R. Dodoens publia son « Cruydenboek » , il classa le tabac dans la rubrique herbes médicinales sous le nom « Hyoseyanus Luteus » (jusquiame jaune).
Après son triomphe en tant que médicament, le tabac fut consommé de plus en plus comme stimulant à la fin du 16e et au début du 17e siècle. Les marins et les soldats avaient adopté l’habitude de fumer et répandèrent la consommation de tabac. Des plantations de plus en plus nombreuses en Europe durent satisfaire à la demande croissante. Cette « herbe qui sentait bon », adorée des uns et détestée des autres, ne manqua pas de s’introduire dans nos régions.

Le tabac dans le sud de la Flandre occidentale
Suite au succès de la culture du tabac en Europe, la production dans les pays récemment découverts grandit fort afin de répondre à la demande croissante. L’exportation vers l’Europe ne cessa d’augmenter. Au moment où les indigènes ne supportaient plus le travail dans les plantations de tabac, on les remplaça par des nègres esclaves originaires d’Afrique.
L’intérêt pour la culture du tabac, né au Portugal, en Espagne et en France, gagna presque tous les pays européens. Pieter Rouvroy, curé de Westnieuwkerken, près de la frontière française, nota que la culture du tabac commença en Flandre vers 1620. Au début, le pied de tabac se cultivait à des fins privés au potager, mais devint vite un produit agricole. Wervik était un centre important de plantations de tabac au milieu du 17e siècle. A la fin du 17ième, Wervik était une « chambre principale » de la culture du tabac en Flandre occidentale, la ville l’est encore actuellement. Dans un acte des archives ecclésiastiques de Wervik du 12 novembre 1688, le chanoine et le chapitre de Saint-Pierre à Lille notèrent que le tabac était planté en petites quantités à Comines depuis 5-6 ans, mais que depuis quelques années, les plantations dépassaient 2 ou 3 hectares. Le chapitre exigeait la dixième ou la onzième plante selon les coutumes séculaires. L’acte confirmait que les plantations de tabac à Wervik étaient vingt fois supérieures à celles de Comines en 1688.
En 1737, le bailli de Wervik demanda à l’administration de prendre des mesures afin de protéger la culture de tabac locale contre l’importation de l’étranger. Une ordonnance du 13 mars 1739 défendit aussi l’importation de « cottes, tiges ou queues de tabac étranger pour éviter que la fabrique des tabacs du païs ne soit corrompue ou altérée ». L‘impératrice Marie-Thérèse, qui n’appréciait guère le tabac, rendit une ordonnance le 27 janvier 1757 prohibant la culture de tabac pendant deux ans. Elle prétendit à tort que le manque de blé de l’hiver 1756-57 était dû à l’extension de la culture de tabac qui aurait remplacé les cultures traditionnelles dans beaucoup de cantons fertiles. Suite au mécontentement et aux protestations, l’impératrice ordonna le 26 avril que la culture de tabac était à nouveau autorisée à des fins privés et dans des jardins clos. A la fin de l’année 1757, un arrêté autorisa de cultiver librement le tabac pendant trois années à tous ceux qui introduiraient une demande dans la châtellenie d’Ypres. La Haute Cour de Malines ouvrit une enquête en 1780 sur l’importance économique et sociale de la culture de tabac en Flandre. Le compte rendu nous renseigne sur la culture du tabac au 18e siècle. La culture du tabac fertilisait le sol pour les végétaux plantés après les tabacs. La culture occupait aussi les enfants et les gens qui avaient une constitution plus faible, ainsi ils ne gênaient pas les agriculteurs pendant la besogne. En échange de la moitié de la récolte, des gens d’humble origine entretenaient le tabac. L’agriculteur se chargeait des engrais et du « labeur » (préparer le sol), les autres des pieds de tabac et du travail manuel. La culture de tabac était plus avantageuse que la culture de blé, mais elle rapportait moins que l’industrie linière.
La Haute Cour décida d’encourager la culture en mettant à la disposition de meilleures semences afin de remplacer les variétés de moindre qualité. Il était toutefois impossible d’atteindre la qualité de la variété Virginie ou Maryland.
A la fin du 17e siècle, la culture du tabac devint également importante dans notre ville. En 1691, les échevins d’Harelbeke se renseignèrent auprès de la ville de Wervik concernant le prélèvement du dixième sur le tabac. Le 22 août, la ville de Wervik répondit : « on prélève ici le onzième pied de tabac comme les autres fruits sur les terres anciennes, sur les terres novales (les cultures récentes) seulement les dixièmes novales, en dehors de la ville. En ville le dixième ne se prélève pas ». Il était probable qu’on ne plantait que des quantités insignifiantes en ville pour la consommation privée, les plantations de produits agricoles se situaient hors du centre. Bien que la culture du tabac se soit développée à Harelbeke et à d’autres endroits au cours des 17e en 18e siècles, Wervik restait toujours la zone de production la plus importante, puisqu’elle profitait de la contrebande active avec la France, où des taxes très élevées étaient perçues sur le tabac à partir de 1674. On pourrait consacrer tout un chapitre à la contrebande du tabac. Ce trafic fut un élément important de la vie des habitants de la région frontalière pendant deux siècles. Nombre d’histoires invraisemblables sur l’audace des contrebandiers furent conservées dans les récits et les traditions écrites. On achetait des agents des douanes, on observait les faits et gestes des douaniers afin de pouvoir passer la frontière en temps utile sans être dérangé. On faisait même appel à des chiens pour la contrebande.
Le contrebandier conduisait son chien de l’autre côté de la frontière belge et l’enveloppait de bandeaux de laine cousues où il fourrait le tabac. Il lâchait le chien qui franchissait la frontière avec quantité de kilos de tabac. Au début du 20ième, on employait les grands moyens : des voitures passaient des cargaisons complètes de tabac. En cas de pépin, on abandonnait la voiture et la cargaison et on prenait la fuite de l’autre côté de la frontière. On recommençait tout de suite. Les centaines d’ouvriers frontaliers qui travaillaient dans les régions industrielles du Nord de la France et passaient chaque jour la frontière, cédaient souvent à la tentation d’un salaire d’appoint en faisant de la contrebande. Dans la plupart des magasins situés près de la frontière, on réduisait le volume des paquets de tabac en les pressant afin de pouvoir passer une quantité plus grande à moindre risque. A part la contrebande, le commerce illégal de tabac triompha à Harelbeke pendant la seconde guerre mondiale. Des citadins venaient chercher leur quantité de tabac en train. D’après les estimations, une quarantaine de commerçants illégaux résidait à Harelbeke. Des centaines de familles roulaient des cigarettes de façon illégale avec la célèbre machine à main.
On n’était pas très regardant sur la qualité du tabac : on mélangeait des feuilles de betteraves ou d’autres fruits au tabac. Un proverbe disait : « tant qu’il y a de l’herbe à Harelbeke, il y aura du tabac en France ».
Après la seconde guerre mondiale Wervik devint à nouveau le centre du commerce du tabac et quelques institutions importantes furent créées. En 1945, le bourgmestre Ernest Vandecandelaere fonda le syndicat du tabac, regroupant 90% des planteurs. Cette organisation défend les intérêts des producteurs et veille à ce que la culture du tabac s’améliore. En 1948, la municipalité de Wervik fonda l’Institut du tabac ayant comme objectif :
- la recherche technique sur la culture du tabac et les techniques de séchage
- l’organisation de cours sur la culture du tabac
- l’expertise du tabac indigène
Ces institutions organisent les expertises du tabac avec le Ministère de l’Agriculture afin d’évaluer la récolte annuelle et de fixer le prix. La création de ces instituts a favorisé la coopération entre les planteurs et stimulé la culture du tabac dans le sud-ouest de la Flandre occidentale.
Menin était surtout connu pour la transformation du tabac. Muni d’un brevet le 5 septembre 1757, Jean François Crombez commença la fabrication du tabac à Menin. Il produisit chaque année 90 000 carottes employant 3 tireurs, 1 emballeur et 10 écoteurs. Sa production était destinée exclusivement à la France. Comme les droits d’importation étaient hors de prix, la production entière passa en fraude par Wervik et d’autres communes frontalières. En 1788, un autre habitant de Menin, Guillaume Claeysens, introduisit une demande de brevet pour une manufacture de carottes. Lui aussi produisit essentiellement pour la contrebande. A Poperinge F. Wilsoet et B. Quion étaient des producteurs de tabac depuis 1750. En 1757 J. Canteau et Louis Focqueday leur firent de la concurrence et en 1758 S. Morel fit de même.
En 1763, il y avait deux manufactures de tabac dans la commune frontalière Roesbrugge, dont une existait depuis 1749. A Warneton, trois manufactures étaient actives pendant la même période. A Wervik on comptait trois manufactures, en 1757 J.B. Crombet, Isabelle Thérèse Bartholomeus et L.F. Bastien furent brevetés pour la production du tabac.
L’occupation de notre pays par la France en 1794 fut un coup dur pour l’industrie florissante du tabac dans les régions frontalières. La situation favorable vis-à-vis de la France sous le règne autrichien était réduite à néant. Le monopole exploité par l’Etat institué par l’empereur Napoléon en 1810 fut le coup de grâce pour nos manufactures. La culture à des fins privés fut prohibée. Cette décision était très impopulaire, surtout à la campagne. Voici une chanson de cette époque :

De landman zoo men klaar bevond
Mocht tot zijn smert en pijn
Zaaien noch planten om zijn grond
Hetgeen hem was profyt
Tabak planten wierd hem belet
Wat waren d’uytgevers der wet ?
« Barbaarsch » zei perlala sa sa…
Après la chute de Napoléon en 1814, l’industrie du tabac reprit. Les plantations de tabac aux alentours de Wervik ainsi que le commerce et la fabrication du tabac redémarrèrent.
A Menin, la firme Plaideau-de Voghelaere commença la transformation du tabac en 1814 dans un ancien monastère, actuellement le collège Sint-Aloysius, place du Marché. Antoine Victor Plaideau, fabricant de tabac à Dunkerque, mit la main sur le commerce de tabac de Voghelaere à Lille par le mariage. Suite au monopole exploité par l’Etat de Napoléon, l’industrie du tabac disparut à Lille. Monsieur Plaideau fut nommé inspecteur des plantations et de l’industrie de transformation du tabac dans le Nord de la France. Malgré le salaire élevé de cette fonction, Antoine Plaideau préféra devenir de nouveau fabricant de tabac (il avait neuf enfants). En 1814, Menin passa sous l’administration hollandaise et le commerce du tabac fut libéré. Il renonça à sa fonction en France et fonda à Menin un des commerces les plus florissants et réputés en Europe occidentale. Au début, l’entreprise était située au collège, en 1821 il déménagea dans la rue d’Ypres (à l’époque rue des Capucins) dans un ancien hôpital militaire. Plusieurs générations de Plaideau s’y succédèrent comme producteurs de tabac. Grâce à la firme Plaideau de Menin, l’industrie du tabac de la Flandre occidentale se fit un nom hors de nos frontières. En 1855, la firme obtint le grand prix d’une exposition à Londres et une médaille d’or à Sydney en 1879. En 1880 Plaideau siégea dans un jury lors d’une exposition internationale à Bruxelles. En 1888 la firme remporta à nouveau une médaille d’or à Bruxelles, en 1889 un grand prix à Bordeaux et une médaille d’or à Bruxelles en 1897. Dans les années trente du 20e siècle, la firme Plaideau fut reprise par la famille d’Heyghere, un des fabricants les plus connus de la région de la Lys.
La firme Cnapelynck de Poperinge, fondée en 1820, était une des entreprises de tabac les plus représentatives du « Westhoek ». Cette firme, reprise par la famille Lebbe en 1885, jouit d’une réputation flatteuse pendant plus d’un siècle et demi dans le domaine de la production du tabac. D’autres firmes s’établirent dans la région frontalière et dans la région de la Lys. Lors du recensement de 1815, Pieter Vannieuwenhuyse fut noté comme fabricant de tabac à Harelbeke.

La culture du tabac à Harelbeke
La production du tabac à Harelbeke ne se limite pas aux années de guerre quand la production illégale de tabac fut à l’apogée. Des recherches récentes montrent que de nombreuses hectares de tabac furent plantées au 19e siècle. Les plantations étaient situées dans l’extrémité sud de la ville près de Zwevegem sur les fermes Velghe et Planckaert et à l’extrémité ouest sur la ferme Hanssens.
La plantation, l’entretien et la récolte du tabac auront été identiques aux techniques utilisées dans d’autres endroits de la région de la Lys. Il n’y avait pas de tabaculteurs spécifiques. Les agriculteurs cultivaient du tabac avec les autres produits agricoles. Sur la ferme Velghe, où on cultivait beaucoup de tabac, le cycle complet de la culture du tabac était effectué par un ouvrier spécialisé. Pendant de longues années, c’était quelqu’un de la famille Vromant. Il devait semer, repiquer, entretenir, récolter et sécher le tabac. L’agriculteur fertilisait et labourait la terre et la mettait à la disposition de l’ouvrier qui s’occupait de la culture et travaillait indépendamment. La récompense consistait en un tiers de la récolte. Sur d’autres fermes, l’agriculteur, les habitués et les ouvriers à la journée cultivaient le tabac.
Le tabac est semé dans une serre, ensuite il est repiqué. La semence de tabac est très fine. Un centimètre cube contient 6000 graines. Le repiquage des pieds de tabac s’effectue quand les plantes ont quatre ou six feuilles. L’espace entre les pieds de tabac est de 50-55 cm dans une rangée, l’espace entre les rangées est de 60-65 cm. Le tabac se plante de préférence pendant la seconde moitié du mois de mai. Après le repiquage, il faut combattre les mauvaises herbes et enlever les bourgeons axillaires poussant dans les aisselles des feuilles.
L’écimage s’effectue quand le pied de tabac compte douze ou quatorze feuilles. L’ébourgeonnement et l’écimage contribuent à préserver les forces de la plante, ainsi la sève ne profite qu’aux feuilles restantes. Une plante adulte peut atteindre un mètre. Les deux feuilles basses qui jaunissent plus vite - en néerlandais on les appelle « zandblad » puisqu’elles se trouvent au ras du sol - sont récoltées quinze jours avant les autres feuilles. Ensuite on procède à la deuxième, troisième et parfois quatrième récolte en feuilles. Elle s’effectue quand la plante ne pousse plus et est au sommet de ses forces. Il est évident que ce travail exige de solides connaissances et de l’expérience en la matière. Les feuilles sont empilées et après quelques heures ou le lendemain elles sont enguirlandées sur une corde en des guirlandes d’un mètre et demi environ. Maintenant le tabaculteur ou l’agriculteur a besoin d’auxiliaires. Les femmes et les jeunes doivent enguirlander les feuilles avant de les transporter à la touraille ou les placer dans une grange spéciale pour le séchage. Elles peuvent aussi être placées dans des séchoirs à l’air libre. Il faut que le tabaculteur observe sans cesse les conditions atmosphériques. En cas de pluie, les guirlandes doivent être rassemblées et couvertes.
Quand le risque de pourriture a disparu, 25-30 feuilles sont liées, c’est le manocage. Les campagnards qui cultivent du tabac à des fins privés suspendent les guirlandes à la façade de leur maison à un étage. Autrefois, on pouvait voir des guirlandes de tabac à presque toutes les façades en dehors des centres villes.
Dans d’autres régions, comme à Appelterre, le plant de tabac est séché entièrement avant de procéder à l’enguirlandage.
Le tabac d’Harelbeke jouissait d’une excellente réputation au 19e siècle. Jacques Vannieuwenhuyse, le fils du fabricant de tabac Pieter Vannieuwenhuyse, s’établit à Tournai en 1832 où il produisit le « Tabac d’Harelebeke ». En 1849 Joseph Allegaert, âgé de 52 ans, déménagea d’Harelbeke à Oostrozebeke, il y fabriqua du tabac et du tabac à priser. Il dut apprendre la technique à Harelbeke. D’autres habitants de notre ville s’installèrent ailleurs et se mirent à transformer du tabac. Une anecdote de la vie de Peter Benoit nous renseigne sur la valeur du tabac d’Harelbeke. Il invita sa famille à la remise du premier prix du conservatoire de Bruxelles le 12 novembre 1854 et il les pria d’apporter trois paquets de l’excellent « Tabac d’Harlebeke » pour le fils de son professeur Fétis.
Après la première guerre mondiale, le tabac est planté rarement à des fins commerciaux, bien qu’il soit encore cultivé partout pour la consommation privée. Le gouvernement limita la culture à des fins privées à 150 plantes.
La quantité de plants de tabac doit être communiquée aux Accises, qui perçoivent une taxe. Quand le tabac est séché, il est apporté chez le coupeur qui inscrit la quantité sur le registre et signe une lettre de convoi des douanes permettant de rapporter le tabac coupé. J. Coussement (Chaussée de Deerlijk) était le coupeur le plus connu à Harelbeke pendant la première moitié du 20e siècle. A Hulste, Aimé Vandenborre (Brugstraat) et Frederic Buysse (Kasteelstraat) et à Bavikhove, R. Courtens (Haringstraat) et A. Tibergyn (Hoogstraat) étaient des coupeurs connus.
Pendant des années, les agriculteurs à Harelbeke n’avaient plus planté de tabac pour l’industrie. En 1979, Marc Vandenabeele-Bonne (Steenbrugstraat) prit le risque de cultiver du tabac à des fins industriels.
La culture du tabac a été simplifiée et mécanisée dans la mesure du possible. L’ébourgeonnement régulier des bourgeons axillaires n’est désormais plus nécessaire : on traite les plantes avec de l’huile antibourgeons. L’enguirlandage se fait mécaniquement et le séchage s’effectue sous une feuille de plastique qui s’emploie également dans les exploitations horticoles.
Le fumeur pourra s’approvisionner à nouveau de tabac d’Harelbeke. Espérons que la culture du tabac pourra se maintenir et se développer dans notre région grâce à l’aide gouvernementale dans le domaine du contrôle de qualité.
Il résulte du rapport annuel de FEDETAB que seulement 4,05 % du tabac consommé en Belgique était cultivé chez nous. Dans notre province 414 hectares sont cultivées, 41 hectares dans la région de la Semois, 14 hectares dans la région de Flobecq et 10 hectares dans la région d’Appelterre."
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Une histoire du tabac.  Musée de la pipe et du tabac de Harelbeke Empty Re: Une histoire du tabac. Musée de la pipe et du tabac de Harelbeke

Message par Invité Lun 12 Nov - 20:47

Merci pour ce condensé (que j'avais lu,lors du fil de Gonzague)..
Au passage j'avais relevé que figurait le nom d'un certain S. Morel,producteur/vendeur de tabac EN 1758....
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