Hommes d'un seul tabac...

A partir du moment où nous appartenons à une société qui ne peut survivre que s'il y a consommation, ne mérite-t-elle pas déjà le titre de société de surconsommation et n'y a-t-il pas surconsommation de la part de ses membres, dans tous les domaines, pour qui la surconsommation serait devenue quasi inconsciente car assimilée comme allant de soi, donc acceptée comme une attitude garantissant la pérennité de cette société? On peut s'en satisfaire ou le déplorer, c'est une autre question.

Si la plupart des objets produits par notre société sont fabriqués pour une durée de vie limitée, n'est-ce pas dans le but d'induire la consommation ? Fort heureusement pour nous, les pipes - même modestes - peuvent résister à de nombreuses années de fumage. Mais dans ce cas, la consommation vise l'aspect "collectionnite" du fumeur de pipe. En cela l'attitude du fumeur de pipe peut rejoindre celle du lecteur de livres ou de l'auditeur de musique (encore que livres et CD peuvent se louer; pas les pipe.)

J'ai eu une très forte tendance à la collectionnite autrefois. Lorsque j'ai arrêté le tabac, i y a presque 10 ans, j'ai donné et revendu plus de la moitié de mon cheptel. Il m'en reste encore 39. Collectioneur, je me considère comme surconsommateur. Le collectionneur est même un surconsommateur de pointe, l'élite de la surconsommation, même si son intention est esthétique.
Tiens, je vais lancer un fil "location de pipes" !
Je suis surconsommateur de Dix Cors Brame

Le tabac c'est comme les yaourts, nature, vanille, caramel, fruits...etc.

Comme le disait G. Herment (traité de la pipe) si l'on avait droit à une seule pipe, nous serions tous d'exellents fumeurs.

Si nous étions dans les années sombres, le moindre brin de tabac serait consommé avec délice.

Nous sommes tout de même dans une société de consomation à outrance, l'on nous habitue à vite se lasser de quelque chose pour en obtenir une autre, sommes-nous plus heureux...Je doute je doute!

Il faut bien écouter Brassens dans "Au près de mon arbre" pour bien ressentir le phénomène.

Bonne bouffarde

auprès de mon arbre qu'il fait bon fait bon fait bon! auprès de mon arbre...

je vois pas le rapport!

Non Twisel, ça c'est "auprès de ma blonde qu'il fait bon, fait bon, dormir".

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Il faut bien écouter Brassens dans "Au près de mon arbre" pour bien ressentir le phénomène.

Bonne bouffarde[/quote]

+10³ avec Charlemagne

Je n'avais pas pensé à cette chanson, mais c'est exactment de cela qu'il s'agit.

"Auprès de mon arbre et de ma blonde il fait bon dormir et fumer des pipes tralalalère..."

Pour testeur esthète frénétique

ICI

Legere plures libros uno fumigantibus tobacco!

j'ai débuté par l'amsterdamer quelques mois, puis le clan quelques années, puis amphora rouge années aussi, puis le van dick mixture, le radford old scotch, aro quand tu nous tiens, puis un jour par hazard, j'entre dans une civette de luxe (avignon). et la je prend une grande claque, plein de tabacs dont j'ignorais l'éxistence. j'ai fais une razzia, surtout aros. puis doucement avec timidité, je me suis intéréssé aux boites. j'ai découvert des gouts inconnus, les anglais. depuis j'ai quitté les aros sauf le troost black cavendish.
autre étape, j'ai découvert le tasse braise, re grosse claque. je me suis converti aux anglais, aux flakes (pif et capstan) et je me suis meme mis au p'tit gris (merçi twisel) et maintenant me direz vous , je lorgne vers le semois????????
dire que j'ai du attendre tout ce temps pour pouvoir fumer du bon. Enfin maintenant avant de me lançer vers un nouveau tabac, je regarde si il n'y a pas une rewiew sur le TB. merçi les copains. on devrais déclarer le tasse braise d'utilité publique.

Et s'il n'était gratuit, il devrait remboursé par la sécrité sociale foi de bois de Dix Cors Brame !

Dans ce fil, je ne sais plus qui a cité Thomas d'Aquin se méfiant de l'homme qui n'a qu'un seul livre.
Je dirai: tout dépend du livre !

si ce livre a beaucoup de feuilles ,de multiples usages sont envisageables

Je voulais dire que celui qui ne que possède que "Père Goriot", "La légende des siècles" ou "Bouvard et Pécuchet", exemples parmi beaucoup d'autres, n'est pas infréquentable ni dangereux, au même titre que celui qui ne fume qu'un seul tabac dans sa pipe.
.

Moé j'en fume 3: amphora brun, Sail naturel pis du Macbaren plumcake que j'aime ben, y goûte pas trop l'bonbon - quand j' réussis par en avoir par mon dépanneur! Fa que j'en achète une couple de boîtes à' fois!

Pis je suis ben content d'même, pas besoin d'plus que ceux là!

J'ai été isolé pendant vingt ans, n'ayant qu'un tabac pour mettre dans ma pipe, non seulement j'en suis pas mort, je demeure relativement vigoureux.

Mieux encore, j'ai quitté cet isolement il y a six ans, je continue de fumer le même, bien que j'en aie essayé plusieurs autres. Oui, je les aime (enfin, pas tous), mais comme un chien que tu détaches après quelques années et qui demeure malgré tout près de sa niche sans envie de courir ailleurs. Suis-je malheureux pour autant? nenni. Ni malheureux, ni à plaindre.

Je sais bien que pour d'autres, ça semble impensable, à toute fin pratique anathème, mais bien que je ne dédaigne pas voir ce qui se fait ailleurs, bien que j'aime goûter (et acheter) autre chose, je dirais que dans une certaine mesure j'ai fait mon nid

Une seule femme mais plusieurs pipes et plusieurs tabacs !




Plus sérieusement, mes moyens financiers ne me permettant pas de m'offrir des freehands à plusieurs centaines d'euros mais par contre, de temps à autre, j'ai plaisir à m'offrir des tabacs importés.

Comme pour le vin, il y a le vin que l'on s'offre pour "une occasion" et puis l'honnête vin de pays qui, sans prétention mais avec simplicité, franchise et générosité, nous fait plaisir au quotidien, sans être un grand cru. Il en est de même dans ma pratique de la pipe...

Au quotodien, je fume - selon ce que je peux trouver dans les bureaux de tabacs de mon quartier - du Saint-Claude, du Caporal export ou du "gris" à (cube de Scaferlati bande rouge) et, lorsque je peux/veux m'offrir un petit extra, je vais à la Civette de l'Odéon, tout près de mon lieu de travail et là, je prends plaisir à regarder les différentes pipes (que je ne pense pas pouvoir m'offrir un jour !), les tasse-braises décorés selon la technique de la marqueterie et les tabacs - et plus particulièrement les mélanges "anglais" qui correspondent le mieux à mon goût.

Vu que je ne fume qu'une pipe le soir, après le dîner, je peux donc m'offrir une boîte de tabac "de luxe" par mois sans pour autant que cela vienne grèver mon budget mais surtout cela fait durer le plaisir ! Toutefois, ce plaisir est différent mais pas meilleur que celui que je ressens en fumant les trois tabacs plus "simples" précités.

Disons juste qu'en m'offrant une boîte de tabac spécial tous les mois environ, je découvre de nouveaux terroirs, de nouveaux assemblages et je participe - modestement - à la chaîne économique qui allie industrie mais aussi artisanat.

Ah ce que j'aimerais avoir autant de pondération ! Une seule pipe par jour. Un seul verre de vin par jour. Une seule femme par jour...!

+1 avec Le Passeur

barbapipe a écrit:Ah ce que j'aimerais avoir autant de pondération ! Une seule pipe par jour. Un seul verre de vin par jour. Une seule femme par jour...!

Ah!.. Intempérance... Quand tu nous tiens !..

En fait, la pondération, je l'ai aquise de la façon suivante : fumeur d'affreuses clopes pendant 16 ans. Arrêt total du tabac pendant 10 ans (avec pour compenser moult participations à des courses pédestres allant du 10 km au marathon !) puis, me sentant suffisamment fort pour "gérer" le tabac et ne plus le subir : une pipe (crapotée et sans avaler la fumée comme beaucoup de fumeurs de clopes le font lorsqu'ils veulent arrêter la clope), le soir et pas tous les soirs. Mes pipes, mes tabacs, etc. restent toujours à la maison. Et depuis, je suis un fumeur de pipe assumé, raisonnable mais surtout heureux ! Je fais de même avec le whisky, la grappa et les pruneaux à l'Armagnac !

barbapipe a écrit:Ah ce que j'aimerais avoir autant de pondération ! Une seule pipe par jour. Un seul verre de vin par jour. Une seule femme par jour...!

c'est comme le cigare , au debut , tu les goutes tous pour faire ton education, puis tu choisis une base . quand je passe par ma civette , je prend un cabinet de base, puis en discutant avec mon civetier , j'en prend quelques autres selon ses conseils , l'arrivage ...

nicolas1 a écrit:c'est comme le cigare , au debut , tu les goutes tous pour faire ton education, puis tu choisis une base . quand je passe par ma civette , je prend un cabinet de base, puis en discutant avec mon civetier , j'en prend quelques autres selon ses conseils , l'arrivage ...

Puis, ayant compris ce que tu recherches, tu resserres ton champ d'investigation jusqu'à, éventuellement, te concentrer sur un seul ou deux types de tabacs. C'est ainsi que j'en suis venu à me concentrer sur les aros et j'ai beau en essayer de tous types depuis quelques mois, je reviens systématiquement à ma niche...

Je pense que j'arriverai un jour à n'avoir plus qu'un seul tabac dans chacune de ces catégories - j'affine mes recherches:
un semois (6 pipes/jour - Dix Cors Brame ou Vieux Bohan)
un gris (2 pipes/jour- bandeau rouge... je dois encore tester le bleu)
un latakié (1 pipe/jour... choix pas encore fixé)
un anglais en flakes (1 pipe/jour - SG St-James flake...? )